Vous savez, ces dispositifs numériques qui s’insèrent parfaitement dans la scénographie ? Ceux qui, par mille et une astuces, deviennent une évidence dans le décor ? Petit tour d’horizon pour s’inspirer.
Pourquoi c’est top ?
Je ne vous apprends rien, un écran offre mille possibilités : de l’interactivité, des infographies animées qui attirent le regard, une impression de réel avec des éléments animés… Mais qu’on se le dise, un écran, parfois c’est moche. Alors j’ai eu envie de vous montrer 5 exemples que j’ai aimés parce que le numérique y est à la fois bien inséré dans la scénographie, pourvu de finitions chics et visuellement intéressantes. De quoi donner envie aux visiteurs de regarder les contenus numériques.
1-Projeter une image numérique dans un expôt
La Cité du Vin, à Bordeaux, consacrait en 2017 une exposition au vin en Géorgie, où les cuvées ne sont pas mises en fût pour développer leurs arômes mais dans des grandes amphores enterrées, les qvevri, Une de ces amphores était justement exposée, et pour plus d’immersion une image animée de vin en mouvement était projetée au fond. La vidéo redonne vie en animant l’objet comme il le serait en vrai, à hauteur réelle, échelle 1. Il est bien sûr inimaginable de remplir de vin un vrai objet de musée, mais quoi de mieux pour le contextualiser que de faire semblant avec une vidéo projetée.
2-Assumer le dispositif brut
On peut se creuser la tête pour déguiser ou dissimuler un dispositif numérique, mais on peut aussi prendre le parti d’assumer la simplicité d’un écran. Pourquoi pas même en jouer ? Vous n’avez pas un écran tactile XXL avec une appli au design responsive ? Pas grave, des dispositifs très convaincants sont possibles avec juste un powerpoint sur un ordinateur simple. En plus, cela garantit leur facilité d’utilisation et de maintenance. Au MuséoParc d’Alésia, le temps d’une exposition, l’ordinateur fait partie intégrante de la scénographie puisqu’il évoque le bureau d’un régisseur, et le powerpoint montre le travail sur les œuvres. C’est bien moins cheap qu’un écran sur un mur vide, dont le fil pendouille au sol derrière jusqu’à une prise (oui, j’ai déjà vu ça dans un musée tristoune !).
3-S’insérer dans la scénographie XIXe siècle
On peut aussi avoir un écran plus technologique, tactile, mais vouloir respecter l’esprit d’un monument historique. C’est le cas de la table numérique du musée national Jean-Jacques Henner où une carte interactive de grand format conserve l’esprit maison d’artiste. L’écran ne nous sort pas de l’ambiance XIXe siècle malgré sa taille, car il s’insère dans un mobilier en bois intemporel : une table de salon. Cette insertion permet de garder une cohérence, sans rupture visuelle.
4-Jouer à cache-cache avec les expôts
Le musée de la chasse et de la nature a lui aussi une ambiance bien particulière, et cet hôtel particulier joue avec les œuvres exposées pour insérer un dispositif numérique simple. Sur le mur d’un couloir, de nombreux cadres en bois exposent des gravures équestres. Mais au milieu, un intrus bien dissimulé s’est caché : un écran est lui aussi encadré. Ce petit écran, à peu près de même taille que les gravures, présente en vidéo graphique les pratiques de chasse (vénerie, rapaces). Ce mur de cadres à touche-touche, très XIXe siècle, mêle les œuvres à un documentaire et crée ainsi un côté rétro-futuriste visuellement cohérent avec le reste du parcours.
5-Lier le fond et la forme
Vous voulez diffuser des pubs télévisées dans votre exposition ? Eh bien pourquoi ne pas les diffuser dans un téléviseur ? L’exposition Sur la piste des Sioux du musée des Confluences invitait le visiteur à s’arrêter dans un salon très 60’s, reconstitué du papier peint au canapé, en passant par les figurines sur les étagères, qui supportaient aussi de faux cadres photo, comme vu plus haut au musée de la chasse. On pouvait s’assoir devant un poste de télévision rétro, afin de découvrir des publicités d’antan et l’image des Indiens d’Amérique qu’elle véhiculait. Ici la forme du dispositif en renforce le fond, le message des vidéos, en appuyant bien le décalage entre les films du passé, désuets et obsolètes, et le propos actuel du musée.
Alors, convaincu que le numérique peut s’intégrer harmonieusement
dans votre scénographie sans vous ruiner ?
Exposcope 